Un roman puissant que tout le monde devrait lire.

Voilà le genre de livre que j’aurais aimé découvrir durant mon adolescence. Un livre avec une histoire poignante, dure, émouvante et profonde. Un livre qui nous apprend des choses au fil des chapitres et qui, en fait, ne nous laisse pas indifférents une fois la dernière page tournée. Un livre authentique, touchant et vrai qui aborde des sujets difficiles avec une délicatesse hors normes. Un livre incroyable qui nous faire passer par une ribambelle d’émotions. Un livre puissant à mettre entre toutes les mains.

Cette histoire se déroule sur le continent américain et plus précisément à New-York, en 1989. Nous suivons l’histoire de trois personnages, trois jeunes gens dont les vies vont se croiser et s’entremêler. Reza, pour commencer, est le premier à nous offrir son point de vue. C’est un iranien de dix-sept ans qui a quitté son pays quand il n’en avait que onze et qui vit dorénavant avec sa mère et sa nouvelle famille. Cette dernière s’est remariée et l’adolescent a à présent un beau-père, Abbas, et un demi-frère, Saadi. Mais, plus que tout, Reza porte un lourd poids sur les épaules et cache un secret qu’il n’ose confier à personne. En effet, il s’est rendu compte voilà déjà bien longtemps qu’il était attiré par les garçons. Il est gay, et concrètement, il a peur de tout ce que cela implique. D’autant qu’il vit au moment où a lieu la crise du sida et que nombreux sont ceux qui meurent à cause de l’épidémie. Il a peur de dire à voix haute de ce qu’il ressent, peur d’exprimer ses sentiments, peur du jugement des autres, peur de finir contaminé et d’être tué. Pour couper court à ses envie et à ses désirs, il va essayer de se faire passer pour quelqu’un qu’il n’est pas. Et pour ce faire, il va se mettre à sortir avec l’héroïne du récit, Judy. Judy est une jeune femme pétillante, obsédée sur les bords et en surpoids. Elle rêve de trouver — enfin — quelqu’un qui saura l’aimer et l’accepter telle qu’elle est. Et quand elle rencontrera Reza, ce sera le coup de foudre. Seulement, la relation qu’ils vont entretenir va plus ou moins évoluer en un genre de triangle amoureux plutôt étrange et Bartholomew Emerson Grant, sixième du nom — autrement appelé « Art » —, le meilleur ami de Judy, va entrer dans la danse. Homosexuel aussi, il est surtout en colère contre le monde entier. Pourquoi les personnes comme lui, qui aiment le même sexe, sont-elles persécutées, détestées, haïes ? Au travers de ce récit imaginé par Abdi Nazemian, nous découvrons trois quotidiens, trois vies.

En ce qui concerne les personnages, nous avons bien sûr Reza. Un jeune homme cruellement attachant que l’on a sans cesse envie de consoler, de rassurer. Il ne comprend pas trop ce qu’il ressent, ni pourquoi, et il en a honte. Il ne veut surtout pas que sa famille se rende compte de qui il est réellement, puisqu’il voient l’homosexualité d’un mauvais œil. Il m’a touchée du début à la fin même si, je l’avoue, il n’agit pas toujours de la meilleure des manières. Mais après tout, il fait comme il peut.. Judy, quant à elle, m’a plu à certains moments. La jeune femme est gentille, elle protège ceux qu’elle aime du harcèlement, elle déborde de vie et elle adorerait avoir un petit copain. C’est une styliste en herbe qui rêve de percer avec ses créations qui lui ressemblent. Elle a un bon fond et ne juge pas les autres. On peut lui faire confiance. Néanmoins, il y a des passages qui m’ont laissée perplexe. En particulier celui où elle rencontre Reza. Disons que.. elle se jette carrément dessus et sa façon de faire m’a paru bizarre. Vient ensuite le dernier membre du trio : Art. En lui se mêlent la colère et l’incompréhension. Pourtant, il veut faire bouger les choses. Il participe donc à un mouvement qui vise à faire évoluer les mentalités, à alerter et à prévenir. Je les ai plutôt appréciés, son courage et lui, puisque vivre à son époque tout en assumant ce que l’on est réellement n’est pas forcément bien vu par tous. Et lui le fait. Malheureusement, à un moment — je ne dirais pas quand exactement pour ne pas spoiler —, il a baissé dans mon estime. C’est tellement dommage. Nous avons également Stephen, l’oncle gay de Judy atteint du sida ; Tara, l’adorable sœur de Reza ; mais aussi les parents de chaque héros.

Ce livre aborde plusieurs thématiques. Ça parle de d’homophobie (bien évidemment) mais aussi de maladie, de mort, de deuil, de famille, d’amitié et d’amour. Ça parle d’égalité, de droits, de communautés, de sida, d’activisme, de relations parents / enfants, de sexe, d’intimité et de premiers émois. Ça parle de harcèlement, d’intimidation, de désespoir, de haine, de tolérance, d’acceptation des autres et de recherche de soi. J’ai appris des choses au cours de ma lecture et, même si je le savais déjà, ça me brise le cœur de savoir que tant de personnes ont traversé des épreuves aussi dures. Cette histoire m’a permis de poser un regard neuf sur ce qu’il s’est passé. Like a love story, c’est un young adult sur trois jeunes qui ne demandent qu’à vivre leurs vies et à être aimés pour ce qu’ils sont. On sent que l’auteur a écrit ce roman avec ses tripes, on voit qu’il y a mis tout son cœur. Il m’a marquée et je m’en souviendrai pendant un long moment. Cependant, des points m’ont gênée. J’ai, globalement, aimé le trio principal. Mais d’un autre côté, quelques-unes de leurs actions — ou non actions — m’ont embêtée. J’ai eu du mal avec la partie « forceuse » de l’un d’eux, j’ai eu du mal avec la partie « rancunière » d’un autre (alors que ce qui lui est tombé dessus lui pendait au nez), et, plus que tout, je n’ai pas apprécié la toute fin. Je n’ai pas réussi à plonger pleinement dans le récit alors que je connais son potentiel, et ça me frustre. Peut-être ne l’ai-je simplement pas lu au bon moment ? Verdict, un avis en demi teinte ! Merci aux éditions Page Turners pour l’envoi de ce livre et pour la confiance qui m’a été accordée. ♥

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