Grisha 3 – L’oiseau de feu : le grand final !

Vous le savez, je suis tombée absolument amoureuse de cette saga à la lecture du premier tome, il y a tout juste un an. L’univers de Grisha m’a tout de suite envoûtée. Entre ombres et lumières, le monde oscille, tangue et ne trouve pas son équilibre. Alina, l’invocatrice de lumière maintenant considérée comme une Sainte, est la seule à pouvoir vaincre le Darkling… Ou le rejoindre et faire sombrer Ravka dans les ténèbres.
La conclusion de cette saga me laisse mitigée. Je m’attendais à tellement… J’ai été à la fois au comble du bonheur, et un peu déçue. Mais c’est ce qu’on aime le plus qui a le plus de chance de nous décevoir. D’un côté, je suis plus que ravie. D’un autre, j’ai comme un arrière goût de trop peu, trop vite. Et je vous explique pourquoi!

Tout d’abord, je tiens à souligner la sublime plume de Leigh Bardugo. Les dialogues sont millimétrés et quelque chose de magique se dégage des mots de l’auteure. La traduction joue beaucoup également, et je n’ai senti aucune phrase « forcée ». Tout coulait comme de l’eau, limpide et clair, parfois calme, mais toujours avec une puissance sans égale. L’univers est tangible. On sent le froid des montagnes que les personnages traversent, le souffle chaud de l’espoir et la morsure lancinante de la peur. L’écriture joue un grand rôle dans l’immersion du lecteur, et ici elle le joue à la perfection.

Dans cet ultime tome, on retrouve Alina et Mal dans la cathédrale blanche, après l’attaque du Darkling sur Little Palace. Ils ont fuit, emportant avec eux les dernières forces de la Seconde Armée. Un choix s’impose maintenant à eux : attendre qu’Alina retrouve ses pouvoirs, ou forcer le destin. On est vite projetés dans une quête impossible, semée d’embûches et de dangers. Et c’est là que ça coince un peu pour moi : le rythme de l’intrigue est déséquilibré, et alterne des actions très rapidement expédiées et des temps de pause beaaaauuucoup trop longs. L’histoire n’est pas un long fleuve tranquille, et on aimerait être bousculé par le courant violent des événements, pour finalement ne recevoir que quelques éclaboussures qui sèchent beaucoup trop vite. C’est dommage, parce que les éléments de l’intrigue sont excellents et dégagent un potentiel énorme. Malheureusement, on sent que cette trilogie est le premier pas de Leigh Bardugo dans le Grishaverse. Ça me coûte de dire ça, mais le rythme de l’intrigue est trop balbutiant et brouillon, et c’est ce qui fait que mon seul et unique coup de cœur de la saga reste le premier tome.

MAIS – oui, il y a un « mais », faut pas déconner – j’ai été plus qu’émue par les personnages. Hormis Alina qui stagne depuis deux tomes dans des réflexions et doutes lassants, et les personnages secondaires presque transparents (ou du moins pas assez développés à mon goût, et c’est dommage), on ne peut qu’apprécier le développant de ses ater-egos et compagnons : Mal et le Darkling. Commençant par le chasseur, Mal. Depuis le début de la trilogie Grisha, j’ai toujours eu une préférence pour celui-ci. Et PUTAIN comme j’avais raison. C’est le genre de personnage qu’on a peur de perdre tellement il devient précieux au roman. Tantôt élément perturbateur, tantôt soutien, il est finalement celui qui donne le pas. Je l’aime, et je n’en démords pas, il est beaucoup plus intéressant que le Darkling, dans son évolution, son rapport au monde et ce qu’il représente : l’humilité.

Toutefois, je dois avouer que ce troisième tome apporte plus de nuance au mage noir, le Darkling, celui qui a créé le Fold et souhaite étendre toujours son pouvoir. Jusqu’à la fin du deuxième, je le voyais uniquement comme la némésis d’Alina, son côté obscure, la menace à détruire, le vrai méchant quoi. Mais cette vision manichéenne a été un peu gommée avec cet ultime tome, qui nous montre finalement que le monde, quel qu’il soit, reste gris et que chacun de nous a ses moments d’ombres et de lumières.

Finalement, l’épilogue m’a émue aux larmes. Parce qu’il résume à la perfection les messages de cette trilogie, ceux qu’on trouve dans les contes de notre enfance ou que l’on apprend au fil de nos vies. L’amour, la tolérance, la perte, l’espoir, la rédemption, le courage, la confiance, les blessure, la mort, la vie. J’ai passé un excellent moment dans ce monde que je quitte avec regret. Même si elle est pleine de défauts. Même si les coutures du récit se voient, Grisha dans son ensemble reste une saga coup de cœur et un univers dense, riche et puissant qu’il faut découvrir.

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