Un roman comme on en fait peu !

Nous sommes mercredi 11 octobre. Il est 18h30, je retrouve Aloïse devant la librairie du Chat Pitre à Paris. Nous sommes prêtes pour notre petit rituel instauré lors de notre stage chez Casterman : baver devant les nouvelles parutions, se conseiller l’une l’autre, ajouter des livres à notre whishlist et, surtout, à notre PAL. Et cette fois-ci, c’est Leigh Bardugo qui était à l’honneur de notre balade livresque.
Il est 19h, nous ressortons de la librairie, Aloïse avec le premier tome de Six of Crows (elle n’avait pas le choix mouehehe), et moi avec le bijou dont je vais vous parler aujourd’hui.
Grisha. Le titre de ce roman résume à la perfection son contenu. Qui sont les Grishas ? Quelle est leur histoire ? Leurs coutumes ? Leurs codes ? Tant de mystères autour de ces individus… Le titre sonne comme une promesse de révélations, mais aussi un soulèvement de nouvelles questions.
Les Grishas sont un sujet simplement effleuré, sous-entendu au mieux, dans la duologie Six of Crows. Ils vont et viennent dans le roman sans véritable background. Lors de la lecture de Six of Crows, j’avais été très intriguée par les pouvoirs de Nina et de ceux de sa nature. Grisha a répondu à nombres de mes questions, et en a fait émerger beaucoup d’autres.
Samedi 14 octobre, 17h30. Je suis seule à la maison. Enroulée dans mon plaid, un thé fumant sur ma table basse et une demi-douzaine de biscuits suédois à portée de main, je m’apprête à lire une heure ou deux. Trois ? Quatre ?
Dimanche 15 octobre, 3h du matin. Je referme Grisha, estomaquée, perdue, sous le charme.

« Le problème avec le désir, c’est qu’il nous rend faible. »

Ce livre est une perfection.

Nous suivons Alina, une jeune orpheline enrôlée dans la Seconde Armée pour combattre les Ténèbres de la Non-Mer, le Shadow Fold peuplé de créatures affreuses, séparant le royaume de Ravka en deux. La jeune femme et sa garnison doivent traverser cette zone de non-vie, mais tout ne se passe pas comme prévu : ils sont attaqués. C’est lorsque la vie de Mal est sur le point de s’éteindre que le pouvoir d’Alina se réveille. Elle est en fait un des Grishas les plus puissantes de sa génération, l’Invocatrice de Lumière, et réussit à repousser ces créatures, sauvant ce qui reste de sa garnison. Dès lors, elle est prise sous l’aile du Darkling, un Grisha mystérieux, extrêmement puissant et séduisant, qui est persuadé d’avoir trouvé en Alina la réponse au problème que pose la Non-Mer. Alina est emmenée à la capitale pour perfectionner son pouvoir, et trouver sa place au sein d’un monde qu’elle n’a jamais connu mais qui, pourtant, est censé être le sien.

« – Je ne suis pas une Grisha, bredouillai-je.
– De nombreux indices semblent pourtant prouver le contraire, rétorqua-t-il avec une pointe d’intérêt. Qu’est-ce qui vous rend si sûre de vous ?
– Regardez-moi !
– C’est ce que je fais.
– Ai-je l’air d’une Grisha ? »

Le lecteur découvre alors en même temps qu’Alina l’organisation de la communauté Grisha, ses castes définies en fonction des pouvoirs de leurs membres, ses rivalités, ses dangers, ses secrets. Les personnes qu’elle croise ont chacun plusieurs facettes, parfois nettement définies, d’autres fois plus enfouies. Dans une ville aux allures de Saint-Pétersbourg, entre magie, amour et faux-semblants, Alina évolue, cherche sa place et se trouve.
J’ai beaucoup apprécié la symbolique profonde de son pouvoir : apporter la paix par la lumière en étant formée et guidée par le Darkling, un être d’ombre.

« Je vous ai attendue très longtemps, Alina. Vous et moi allons changer le monde. »

Et finalement, alors que tout se met en place pour qu’Alina suive une destinée toute tracée, elle arrive à imposer ses choix au monde qui voulait la formater. Ou presque… La fin de ce premier tome annonce une suite grandiose, plus magique et fascinante que ce début de saga.
Concernant l’écriture de Leigh Bardugo, c’est encore une fois de la haute voltige. Une véritable auteure à citations. Humour et poésie se mêlent pour former un tout détonnant, solide et maîtrisé. Elle m’a emportée dans son monde de la première à la dernière ligne, me laissant comme orpheline à la fin de ma lecture.

Vendredi 20 octobre, 22h30. Je dois trouver une conclusion à cette chronique. Elle est simple : lisez Grisha. Lisez Six of Crows. Lisez l’œuvre de Leigh Bardugo. Ses mondes sont magistraux, ses intrigues à couper le souffle et son écriture fait un bien fou. Un merci énorme aux éditions Milan qui ont effectué un travail éditorial sublime tant sur la couverture que la traduction. Continuer de publier ce genre de pépites, vous nous faites un bien fou.

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