Premier amour en Italie et coeur fondant

Enfin, je trouve le temps et l’énergie de rédiger cette chronique. J’en étais totalement incapable avec la chaleur qui nous a saisis ces derniers jours, et je dois avouer que mon moral était bien trop bas pour que je réussisse à écrire quelque chose de pertinent et d’assez fluide. Je ne voulais pas biaiser une chronique, surtout coup de cœur, par une humeur mélancolique et quelque peu négative. Love & Gelato est un roman tellement plein d’amour, d’espoir et d’optimisme qu’il se doit d’être traité avec le plus grand respect. Ce sont des valeurs précieuses et notre monde actuel en manque cruellement. Accrochons-nous à toutes ces œuvres, littéraires ou non, qui nous réchauffent le cœur (même par 35 degrés, si, si !) et propageons notre propre amour pour elles. Allez, venez, on va rejoindre Lina à Florence, en Italie, je vais vous expliquer pourquoi elle est là et vous dire ce qu’elle m’a fait vivre avec elle !

« Une vie sans amour, c’est une année sans été. »

Lina a bientôt 17 ans, sa mère vient de mourir d’un cancer plus que foudroyant. Reste alors sa grand-mère, mais surtout un souhait, celui de sa mère. Au cours des derniers mois qu’elles ont passés ensemble, sa mère n’a eu cesse de lui parler d’un certain Howard et elle fini par faire promettre à Lina d’aller vivre quelque temps en Italie, chez cet inconnu. En effet, la mère de Lina a vécu les plus beaux moments de sa vie en Italie et elle tient à ce que sa fille connaisse la beauté de Florence, son ambiance, sa magie. Et qu’elle rencontre celui qu’elle aimait tant. Lina, grâce à sa grand-mère, comprend que ce que voulait sa mère, c’était qu’elle rencontre enfin son père. Un Américain vivant à Florence, qui n’est absolument pas comme elle l’aurait imaginé. Bien que cet homme soit tout à fait correct, Lina ne rêve que de son retour aux États-Unis pour reprendre sa vie. Mais au détour d’un footing, elle rencontre un garçon très étrange et touchant, Ren. Il lui fait découvrir l’Italie, et à mesure qu’elle lit le journal de sa mère qu’elle vient de recevoir, Lina se rend compte qu’elle ne connait rien de ses origines. Aidée de Ren, la jeune fille va devoir comprendre ce qui s’est joué ici il y a plus de 16 ans..

Quel livre rafraichissant ! Que ça fait du bien de lire des histoires aussi belles, aussi touchantes! Rassurez-vous ce n’est pas que guimauve, bien au contraire, mais le tout est écrit de façon à faire passer les idées, les découvertes, les révélations et les évènements avec douceur. Je ne suis jamais allée en Italie et j’ai bien entendu beaucoup entendu parler de ce pays magnifique. À plusieurs reprises, j’ai parlé avec mon mari de Florence, qui lui a pu visiter quand il était lycéen. Je n’avais pas une image particulièrement palpitante de la ville contrairement à Venise ou Rome, les vedettes populaires. Ren, mais aussi Howard, ont réussi à me faire tomber totalement amoureuse de cette ville. J’ai eu l’impression de sillonner les rues, découvrir les merveilles architecturales, déguster les saveurs locales, entendre les accents et l’infernale circulation, savourer le soleil sur ma peau et respirer cet air… certes pollué, mais tellement plus sain dans les alentours. Rien que pour la balade touristique, ce roman en vaut la peine. Aussi pour l’émerveillement que vivent Lina et sa mère en parallèle, l’une dans le présent, l’autre dans le passé figé dans son journal. Sur les traces de sa mère, Lina va comprendre beaucoup de choses de la vie, du monde et de l’amour. Même si elle ne s’attendait pas à de telles révélations.

« – C’est quoi le dernier parfum que j’ai pris ? Avec des éclats de chocolat.
– Stracciatella.
– Ok. Ma première fille, je l’appellerai comme ça.
– Je lui souhaite bien du courage ! »

L’adolescente dont nous suivons le récit à la première personne est une jeune femme tout à fait respectable et « ordinaire ». Elle a besoin de sa dose de running chaque jour, de parler à sa meilleure amie Addie, mais chez Howard, internet est une chose très aléatoire. Elle est déterminée à rentrer chez elle après son séjour « obligatoire » ici, mais elle ne manque pas de respect à l’homme qui l’accueille. Au contraire, elle tente de comprendre qui il est, après tout, il semblerait qu’il soit son père, alors… est-il trop tard ? J’ai beaucoup aimé la thématique du père absent et comment elle est traitée ici. N’ayant pas de père, je vis toujours pleinement ces histoires de retrouvailles ou de découvertes de l’existence de l’autre. Ici, c’est touchant et juste et va au-delà de mes espérances. J’ai adoré le lien qui se tisse entre Lina et Howard, et le regard que Lina porte sur l’homme inconnu, mais qui déploie des efforts incroyables pour elle. Plus encore, l’amour qu’Howard porte à Hadley, la mère de Lina, est tellement vif qu’on ne peut que l’apprécier. C’est un homme bon et juste. Un homme qui n’a pas forcément eu la faculté de choisir son futur contrairement à celle qu’il aimait.

« Florence est le cadre idéal pour tomber amoureuse. en toute logique, c’est le pire endroit du monde pour un coeur brisé. »

Bien entendu, le titre l’indique, ce roman va nous parler d’amour. Pas seulement celui inscrit dans le journal de Hadley qui est bien plus complexe qu’on pourrait le penser, mais aussi celui de Lina, qui tombera certes amoureuse de l’Italie, mais pas seulement. Elle fera des rencontres intéressantes, des bonnes et des moins bonnes, des jeunes de son âge, dont le séduisant Thomas, mais sa constante, sa béquille infaillible ne sera autre que Ren. Nous pouvons d’ailleurs considérer que Ren est le second personnage de cette histoire puisque nous allons passer beaucoup de temps avec lui. C’est un adolescent exceptionnel et pas si ordinaire que cela. Il est intelligent et respectueux, totalement déstabilisé par la nouvelle venue. Ren, au même titre qu’Howard, participera à l’initiation de Lina au charme de Florence. Plus encore, il lui permettra de se sentir bien et de se mettre réellement sur les pistes d’Hadley. Sans lui, Lina n’aurait probablement pas pu vivre les choses de cette façon.

« Sonia a croisé mon regard dans le rétroviseur.
– Tu sais, Lina, on vient en Italie pour un tas de raisons , mais quand on reste, c’est toujours pour deux choses .
– Lesquelles ?
– L’amour et les glaces.
– Amen, a conclu Howard. »

La plume est fluide, le récit se déguste comme une gelato qui n’a pas le temps de fondre. Italie, douceurs, secrets, découvertes viennent décorer la gourmandise et nous par contre, on va voir notre cœur fondre comme neige au soleil. Ou glace sous le soleil Florentin. L’Italie nous est décrite d’une manière magnifique et rien que de pouvoir voyager au travers du récit fait du bien. C’est un roman coup de cœur pour moi, car j’ai absolument tout aimé dans ce roman, du choix des rebondissements à l’accomplissement de la quête identitaire de notre jeune Américaine, rien ne m’a manqué. Avec des personnages secondaires aussi variés et aussi attachants, difficile de lâcher le roman et sa douceur. J’ai fini les yeux dans le vague, le cœur gonflé d’amour et de reconnaissance. De la reconnaissance, oui, car quand une histoire vous apaise, vous arrache à vos tourments ne serait-ce que quelques heures, alors elle mérite notre respect et le témoignage de notre affection. Ce que je tente ici de retranscrire, mais en vain, si je voulais tout dire des émotions procurées, il me faudrait trop entrer dans ma vie personnelle, celle liée à l’absence d’un père, et trop vous en dire sur Howard et Lina. Lisez cette histoire d’amour au pluriel, dégustez, prenez votre temps, et rendez-vous à Florence pour quelques œuvres d’art et cornets de gelato.

Coup de cœur pour ce roman à l’infinie douceur, mais sans mièvreries. Je me suis régalée du début à la fin et s’il se dévore facilement, sans qu’on lui laisse le temps de commencer à fondre, il n’en laisse pas moins une saveur particulière. Celle d’un premier amour en Italie, celle des choix qu’on pensait être les bons, celles du temps qui apaisent les douleurs, et celle de l’amour, tout simplement sous toutes ses plus belles formes.

Je n’en rajoute pas, si ? Allez, avec une citation alors ?

« J’ai sorti le cornetto avec respect, puis j’ai croqué un gros bout. C’était un condensé de tout ce que tu peux rêver de mieux. L’Italie, l’été, le premier amour, le chocolat. J’en ai pris une autre bouchée. »

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