My best friend’s exorcism : une histoire d’amitié et de possession au coeur des 80s

Entre Abby et Gretchen, c’est une histoire d’amitié à la vie à la mort. Elles ne savent pas très bien pourquoi, mais c’est comme ça. Surtout depuis que Gretchen a sauvé la fête d’anniversaire d’Abby sur le thème de E.T. alors qu’elles n’étaient que des gamines. Le temps a passé, elles sont devenues inséparables et vivent désormais leurs années de lycée plus soudées que jamais. Leur lien est unique et essentiel à l’histoire. Elles ont aussi leurs autres amies, Margaret et Glee dont elles ne se séparent presque jamais, et elles vivent tant bien que mal leur adolescence de fin des années 80 aux États-Unis et tout ce que cela implique. Au cours d’une soirée chez l’une d’entre elles, Gretchen disparait… pour réapparaitre le lendemain matin, désorientée, confuse et… nue. Dans les jours qui suivent, les filles retournent au lycée prestigieux dans lequel elles ont la chance d’étudier. Mais quelque chose ne va pas chez Gretchen et Abby n’arrive pas à comprendre ce qui lui arrive. Elle en est convaincue : la jeune femme n’est pas elle-même. Puis arrive une autre certitude : Gretchen est possédée et Abby veut absolument la sauver. Mais qui va la croire et lui apporter son aide ? Est-ce vraiment le Diable qui a pris possession de l’adolescente ? Abby doit agir vite, avant que « la chose » n’ait définitivement chassé son amie.

Gretchen est une fille assez banale, ses parents le sont moins. Elle n’a qu’une envie, voler de ses propres ailes, mais elle respecte toujours les règles. D’ailleurs, Abby est un peu comme elle, elle fait tout pour ne pas se faire remarquer de ses parents qui sont totalement partis à la dérive. Brillante, Abby tient à le rester pour pouvoir étudier et prendre elle aussi son envol. Seulement, Abby ne dispose pas des mêmes privilèges que ses amis. Nous allons suivre l’histoire principalement du point de vue d’Abby et je peux vous dire qu’elle va « prendre cher ». Est-elle lucide ou complètement irrationnelle au sujet d’Abby ? Comment demander de l’aide sans tout révéler de leurs secrets adolescents ? Les parents peuvent-ils comprendre ? Ou l’établissement scolaire ? Et n’est-il pas trop tard pour sauver celle qui perd la tête, l’hygiène, sème le chaos et la discorde ? Abby qui n’est pas forcément croyante va devoir faire appel à l’aide…

L’évolution de Gretchen dans le roman est le point sur lequel nous allons nous concentrer. Nous allons de surprise en surprise et tout est parfaitement orchestré par l’auteur. Il n’a pas taillé des personnages forcément attachants ou super intéressants (comme dans Horrorstör), mais suffisamment intrigants pour happer le lecteur. L’aspect physique et esthétique même de Gretchen ou par exemple, de Glee, est super réaliste et bien flippant quand même. J’ai pu lire que certaines personnes en ont fait des cauchemars, ce que je peux totalement comprendre. J’ai la chance de ne pas être trop sensible à l’horreur en roman et de pouvoir en lire sans que cela ne me perturbe pour autant. Toutefois, nous sommes au cœur du sujet de la possession et il ne faut pas oublier que c’est un thème horrifique pouvant déstabiliser. Cependant, la dose d’horreur, de terreur et de « suspect » est vraiment bien menée et forme une histoire homogène, avec son lot de surprise et sa déferlante contrôlée de références années 80 plutôt jouissives. Je dis ça comme ça, mais préparez-vous à aimer Phil Collins ! Sinon, vous ne survivrez peut-être pas.

Le petit côté « burlesque » de ce livre est totalement immersif et excitant. On se replonge dans les clichés 80s en un rien de temps et franchement, ça donne le sourire dans cette histoire plus que sombre. Bien évidemment les préjugés et le harcèlement scolaire font partie de l’histoire, mais il me semble évident que l’auteur n’allait pas traiter cela de la même façon que tout le monde. C’est une plume assez unique, j’ai retrouvé ce que j’avais aimé dans Horrorstör, mais pas ce que je n’avais pas aimé. Ce livre m’a vraiment fait passer un excellent moment et croyez-moi, c’est de l’horreur young adult parfaitement acceptable, on a pu lire ou voir bien pire. Les descriptions ne ménagent personne, mais ne sont pas surjouées pour autant. Nous avons l’impression de vivre la scène et non de la subir. Nous nous posons les mêmes questions qu’Abby et avons les réponses en même temps qu’elle. Certains aspects sont glauques, là, l’auteur ne nous préserve pas, et tout parait si réel qu’on plonge.

Attention quand même aux cœurs très sensibles à la possession, ici il en est bien question… ou pas ! À vous de voir si vous croyez Abby ou pas dans son récit. En tout cas, la dynamique des lycéennes et leurs prises de bec m’ont renvoyée aux années lycée (même si je ne faisais pas partie de ce genre de filles) et les problématiques des années 80 avec leurs modèles, idoles et attitudes sont un régal. Outre les références génialissimes vers une époque pas encore disparue (attention hein, les années 80, c’est précieux), c’est toute une tension qu’impose l’auteur, tout en la mettant en relation avec le contexte Satanic Panic et la chasse aux messages cachés du heavy métal.

My best friend’s exorcism est le roman idéal pour se donner quelques frissons tout en plongeant dans la culture pop des années 80. Les personnages sont attachants et l’évolution de chacun se dessine de manière fluide et pertinente. Un excellent moment de lecture et quelques petites peurs au rendez-vous pour les plus sensibles. À découvrir pour son originalité !

J’ai adoré comme vous avez pu le constater. D’ailleurs, je l’ai trouvé meilleur que Horrorstör, mais ce dernier faisait les frais d’une héroïne antipathique au possible. Ici, même si les filles ne sont pas très touchantes, elles restent attachantes et leur amitié est sacrée. J’ai trouvé le niveau d’horreur parfaitement adapté à la cible d’âge et je recommande à chacun, avant de le lire, de se demander quel est son niveau de tolérance face à la possession. Avez-vous vu le film L’Exorciste d’ailleurs ?

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